Des idées pour le mandat 2025-2028 de la FFFD
23 janvier 2025 | Catégories: ultimate | View CommentsJ'ai suivi la campagne électorale de la Fédération française de Flying Disc de l'automne 2024 avec intérêt, vue la présence de deux listes, mais de loin, car j'étais en déplacement en novembre 2024. J'ai trouvé le débat entre les deux listes du 11 novembre 2024 rafraîchissant et inspirant (merci beaucoup à Focus Ultimate pour l'avoir organisé). Peu importe qui remporte les élections, le fait de discuter et débattre de l'organisation de l'ultimate en France est nécessaire et doit être fait de façon régulière pour prendre du recul, comprendre les problèmes vécus par les clubs et améliorer les choses. Suite à ce débat, j'avais pris plusieurs idées en note. Je viens enfin de prendre le temps de les mettre sur papier.
J'aimerais donc profiter de cette élection qui vient de se dérouler pour partager à la nouvelle équipe en place quelques réflexions au sujet de l'organisation de l'ultimate en France. Elles sont déclinées ci-bas section par section.
Anticiper la croissance
À mon avis, la première règle qui doit guider la nouvelle équipe en place à la FFFD est d'anticiper la croissance et de prendre les décisions sur tous les sujets en conséquence. Selon le rapport annuel de la FFFD, il y avait 6648 adhérents pour l'année 2023-2024. Soyons honnête, ce nombre d'adhérents à un sport est très très bas pour un pays comme la France. Les plus récents chiffres de l'INSEE parlent de 2 millions d'adhérents au football, 1 millions d'adhérents au tennis, 675 000 pour l'équitation, 594 000 pour le basketball, 531 000 pour le handball, 529 000 pour le judo, 374 000 pour le rugby, 68 000 pour les échecs, 60 000 pour le kick-boxing, muay-thaï et disciplines associées. Le Flying Disc ne fait pas partie du tableau.
Toutefois, cela démontre tout le potentiel de développement de l'ultimate en France au cours des prochaines années. À mon avis, il est honnête de viser comme objectif d'avoir 50 000 adhérents d'ici quelques années. Or, pour y arriver, il faut construire dès aujourd'hui les structures fédérales comme si on avait déjà 50 000 adhérents.
Par exemple, veut-on avoir un employé à la fédération qui regarde tous les pdf des certificats médicaux de tous les adhérents à la fédération? On peut donner cette tâche à un employé pour quelques centaines d'adhérents, mais on ne veut et on ne peut certainement pas le faire lorsqu'on a 50 000 documents à vérifier.
Ceci n'est qu'un exemple, mais il y en a plusieurs autres. De façon générale, n'attendons pas d'avoir 50 000 adhérents pour être capable de les gérer. Prenons les décisions dès maintenant comme si on avait déjà 50 000 adhérents.
Tout doit être réfléchis et mis en place pour que doubler le nombre d'ahérents en France ne fasse pas doubler le travail des employés et bénévoles fédéraux.
Think big sti
Think big comme dit Elvis Gratton (joué par le comédien Julien Poulin, que les Québécois aiment tous beaucoup, et qui est décédé le 4 janvier 2025): visons d'avoir 50 000 adhérents à la fédération d'ici 10 ans, pas 25 ans. Rappelons que cela a pris 25 ans à la FFFD pour multiplier par dix le nombre d'adhérents en passant de quelques centaines à quelques milliers.
Cela représente une croissance de 25% par année, plutôt que l'actuel 10%. Pour y arriver, il va falloir changer de paradigme. Les clubs devront s'y mettre : accueillir les nouveaux et nouvelles joueuses d'une façon à les fidéliser peu importe leur niveau de jeu. Le rôle de la fédération est de mettre les structures en place pour y arriver. Comment récompenser les clubs qui connaissent une augmentation de 25 %?
Une croissance de 25% par année, cela signifie doubler le nombre d'adhérents à chaque 3 ans. Cela veut aussi dire doubler le budget des cotisations à la fédération à chaque trois ans.
Ici, on peut rappeler que la cotisation des membres joueurs à la fédération a été augmentée de 1 EUR par année pendant quelques années avant et après la pandémie pour rejoindre 57 EUR pour la licence adulte compétition. C'est donc maintenant plus élevé que la cotisation à la fédération française de judo. Sous l'hypothèse d'une stagnation du nombre de licenciers, cela permet d'augmenter le budget de la fédération provenant des cotisations de 2% par année. J'avais trouvé cette décision plutôt triste, car je l'interprétais comme une abdication face à la responsabilité d'augmenter le nombre de pratiquants en France. En effet, si on prend conscience du potentiel de développement de la pratique de l'ultimate, on comprend que l'augmentation du budget de la fédération proviendra d'abord et avant tout de la croissance du nombre de licenciés. Doubler le nombre de licenciés signifie doubler la part du budget de la fédération provenant des cotisations.
Pour y arriver, il ne suffira pas de récompenser les clubs qui connaissent une croissance. Il va falloir que pratiquer l'ultimate devienne une passion hyper-contagieuse. Ici, je ne veux pas dire de faire des soirées dans tous les sens. Oui, bien sûr, c'est très bien, mais ce n'est pas ce qui est le plus nécessaire.
Développer la passion chez les adhérents est beaucoup plus subtil.
Développer la passion: permettre aux clubs de réaliser leur potentiel
Ici, je trouve plus simple d'expliquer la passion par son contraire. Fermer les yeux et réfléchissez à vos dernières années de compétition en ultimate. Avez-vous déjà vécu des frustrations à la fin d'une saison, non pas à cause de vos défaites, mais à cause de l'organisation de l'ultimate? Si oui, alors ces frustrations empêchent le développement de la passion.
Peut-être les horaires des championnats? des injustices? des joueurs qui quittent vos équipes pour aller jouer dans une équipe de D1 plutôt qu'avec vous? les matchs de la phase 1 d'un championnat annulée à cause de l'annulation de la phase 2 pour certaines équipes à cause de la pluie? remporter tous les matchs en régional et terminer sans aucune défaite ni même d'opposition intéressante? viser la première place en D3 et terminer deuxième en ayant gagner contre l'équipe qui monte en D2 suite à une triple égalité en tête (+1,+0,-1) après un round robin à 13 équipes? Ce sont plein d'histoires que j'ai entendues ces dernières années, mais vous en avez probablement d'autres en tête. Chacune de ces histoires sont loin d'être passionnantes et donnent plutôt envie de pleurer ou de changer de sport.
La passion, c'est l'état mental d'un joueur/euse ou d'un club qui donne envie de revivre la même expérience et faire mieux, qui donne envie d'inviter d'autres personnes à se joindre à nous pour vivre ce qu'on vit et qui, in fine, favorise la croissance.
La fédération permet à la passion de se développer lorsque le système en place récompense avec très haute probabilité les grands efforts nécessaires pour devenir champion.
Mon opinion est que la passion au niveau d'un club se développe lorsqu'on permet aux clubs de réaliser leur plein potentiel dans un temps raisonnable (deux à trois ans). La réalisation du potentiel d'un club étant mesurée annuellement lors les compétitions fédérales, d'où l'importance de leur bon fonctionnement.
Aussi, pour reprendre la terminologie de la pyramide de Maslow, les clubs ont besoin de "reconnaissance et d'appréciation des autres". Idéalement, les classements des championnats de France, s'ils sont bien structurés, doivent donner une représentation la plus fidèle possible de la force relative des clubs et des équipes pour permettre cette reconnaissance. Plus les classements extraits des Championnats de France seront fidèles à la réalité, plus les clubs se passionneront pour y être bien classés, car synonymes de reconnaissance.
Développer la croissance et la passion: Objectifs contradictoires?
Mais alors, comment joindre ces deux objectifs qui semblent à prime abord plutôt contradictoires?
Déjà, si on multiplie par 10 le nombre d'équipes dans les Championnats de France national + régional, alors il faudra aussi multiplier par 10 le nombre de divisions au niveau national et/ou au niveau régional. Or, ça va prendre une éternité à un nouveau club d'athlètes avec un grand potentiel pour atteindre son plein potentiel avec le système actuel.
Pensez-vous sérieusement que 15 athlètes de 19 ans vont attendre patiemment les montées successives de divisions régionales puis nationales au rythme d'une montée par année si on est optimiste? Non, au mieux, ils vont tenter d'être recrutés dans des clubs déjà en N1. Au pire, ils vont changer de sport.
En conservant le fonctionnement actuel et en multipliant par 10 le nombre de pratiquants d'ultimate en France, il n'y a aucune chance qu'une équipe réalise son plein potentiel avec une multiplication par 10 des niveaux et catégories.
En pratique (et malheureusement), ce problème devient la solution. En effet, si ça devient si pénible de jouer à l'ultimate sous l'hypothèse d'une forte augmentation du nombre d'adhérents, alors le nombre d'adhérents cessera d'augmenter. C'est la loi de l'offre et la demande. On peut même se demander si cette loi a déjà fait effet? On peut certainement penser que oui, car le même système actuel est utilisé depuis des années et des années. Le système actuel a donc certainement atteint un point d'équilibre.
Il est important de réfléchir à comment préserver la passion des clubs (surtout les nouveaux clubs avec forts potentiels dans les divisions de bas niveau, régional, etc.) sous l'hypothèse d'une multiplication forte du nombre d'adhérents.
À mon avis, si on veut éviter la contradiction entre favoriser la croissance et la passion, il faut repenser le système des compétitions d'ultimate en France.
Particularité de l'ultimate France: l'embarras du choix
"La vie est un choix. Faire un choix est un choix, ne pas en faire en est un aussi." - Citation sur la vie.
"Nous sommes nos choix" Jean-Paul Sartre.
Ce qui est merveilleux avec l'ultimate en France est qu'on peut pratiquer l'ultimate sur les trois surfaces:
- il y a des plages magnifiques sur l'océan Atlantique et la mer Méditerranée,
- il existe des gymnases handball de qualité,
- il existe des terrains de football et de rugby.
Pratiquer l'ultimate sur les trois surfaces est une chance, car cela n'est pas le cas de tous les pays. Plusieurs pays n'ont pas d'accès à l'océan et n'ont pas de plage comme en France. Dans les pays nordiques, la neige recouvre les terrains extérieurs une bonne partie de l'année, etc.
Cela divise naturellement la saison de compétitions en trois quadrimestres (beach de juillet à octobre, indoor de novembre à février et outdoor de mars à juin).
En plus d'avoir des saisons de compétitions raccourcies par la présence des trois surfaces, l'organisation de l'ultimate en France se démarque d'une autre façon. Pour les trois surfaces, on peut participer à la fois aux compétitions en catégorie mixte et open (ou mixte et féminin pour les femmes).
Dans certains pays, l'organisation de l'ultimate fait en sorte qu'on ne peut pas participer dans la catégorie mixte et open dans la même saison, simplement parce que le championnat mixte, féminin et open a lieu en même temps. C'est souvent d'ailleurs le cas pour les compétitions internationales.
Comme plusieurs personnes, j'adore jouer en mixte et en open. Et comme on ne veut pas choisir, on désire avoir la possibilité de s'inscrire dans les deux catégories dans la même saison. Ici, mon objectif est simplement de faire prendre conscience que cette situation n'est pas une fatalité, mais bien un choix. Un choix de la fédération. C'est un choix qu'on peut continuer de faire. C'est aussi un choix qu'on peut changer. Dans tous les cas, ce choix a des avantages ET des inconvénients et il est important de se poser la question de façon régulière si les avantages restent supérieurs aux inconvénients.
Dans certains pays, on forme et prépare une équipe d'ultimate mixte, open ou féminine pendant les 8 mois avant la compétition majeure annuelle. En France, cette durée est souvent réduite à 2 mois d'entraînement avec tous les joueurs exclusivement concentrés sur la compétition visée. Cela n'est pas une fatalité, mais bien un choix très important fait par la fédération.
Parmi les inconvénients du statu quo, on peut lister les suivants:
- le calendrier, déjà comprimé en quadrimestres par les trois saisons/surfaces, doit en plus éviter les chevauchements des compétitions entre les catégorie mixte, féminines et masculines.
- les clubs doivent optimiser leur performance quasi parallèlement pour des compétitions mixtes et open/féminines. La préparation physique d'un athlète et d'une équipe pour atteindre des peak n'est pas mon expertise de recherche. Mais selon mon expérience personnelle, je trouve qu'encadrer la préparation d'une équipe mixte et open en parallèle est sous-optimale.
Parmi les avantages à orienter les joueurs à faire un choix entre une participation dans une équipe mixte ou open/féminin, il y a:
- assouplissement des contraintes imposées au calendrier fédéral;
- orienter les clubs, les équipes et les joueurs à faire des choix et s'investir pleinement dans ceux-ci pour atteindre une qualité de jeu en équipe jamais vue auparavant;
- ne pas laisser les quelques meilleurs joueurs d'un club saturer toutes les opportunités de jeu.
- augmenter le nombre total de joueurs/euses: pour participer à deux ou trois catégories (mixte et open, mixte et féminin ou les trois), les clubs seront à la recherche de joueurs et de joueuses pour remplir leurs équipes. Mettre tous les clubs en mode recherche de joueurs/joueuses représente le moteur principal de la croissance. En une année ou deux, on pourra déjà mesurer les effets sur la croissance.
- possibilité d'organiser un championnat national où les meilleures équipes mixtes, open et féminines au pays sont rassemblées dans un unique événement annuel qui fait rêver.
Bien sûr, certaines règles/contraintes devront être établies pour encadrer ce système. Par exemple, chaque club devra déclarer en mars son alignement pour le championnat mixte et open et féminin. Un joueur ne peut pas être déclaré dans plus d'une catégorie. Aussi, après cette date en mars, un joueur ne peut plus changer de catégorie. Exception, avant le championnat national, on peut permettre au maximum l'ajout de trois joueurs sur un alignement provenant d'un autre club ou du même club (mais d'une autre équipe d'une autre catégorie non qualifiée par exemple). Etc. Oui des règles devront exister, mais cela reste des détails à considérer dans un deuxième temps.
Avoir un championnat annuel qui fait rêver est une clé importante pour engendrer la passion des adhérents, de par la volonté pure mais très forte de simplement s'y qualifier et faire partie de la fête ("the Show" comme le Championnat national américain est aussi appelé aux USA). Bien sûr pour engendrer la passion, il faut que la possibilité de s'y qualifier existe, à court terme pour les clubs. C'est à dire, qu'il faut une probabilité faible, mais non nulle.
Petite parenthèse, à ce sujet, le film Chasing Sarasota (2011) avait suivi l'équipe Rhino pendant une saison dans les années 2000. "Chasing Sarasota" est une expression qui voulait dire "se qualifier pour les Championnats américains", car ils avaient lieu à chaque année à Sarasota en Floride à l'époque. Comme Rhino (Portland) était dans la même région que Furious George de Vancouver et Sockeye de Seatle, et que ces deux équipes étaient les deux meilleures équipes du monde à l'époque, il était simplement impossible pour Rhino de même se qualifier pour les Championnats américains. J'ai donc trouvé cela très amusant, près de 15 ans après le film de voir que Rhino devenait champions américains à l'automne 2024. La longue attente pour enfin se qualifier aux Championnats a été bien récompensée.
Notons que la situation est encore plus complexe en France, car les joueurs et joueuses sont souvent à cheval entre deux catégories d'âge. Ils sont appelés à jouer en catégorie junior et adultes en même temps (sinon adulte et master en même temps). Aussi, certains joueurs évoluent sur les équipes nationales (parfois plusieurs équipes en même temps) en parallèle de tout ça. Tout cela complique aussi les calendriers. Mais encore une fois, ce n'est pas une fatalité, mais bien un choix que nous faisons en permettant à un membre de participer à autant de compétitions sur une année.
Assouplir le calendrier fédéral pour permettre les initiatives locales
On a parlé du calendrier, mais parlons-en encore. Non seulement il y a trois surfaces, non seulement on peut faire l'open et le mixte, mais en plus, les championnats sont divisés en deux sinon trois phases! On obtient un calendrier fédéral totalement saturé qui laisse aucune place aux initiatives locales/régionales pour préparer ces championnats. Cette suffocation du calendrier engendre à mon avis des inconvénients dont il faut parler:
- centralisation (surcharge de travail) au niveau fédéral pour organiser des dizaines de phases et de championnats de toute sorte dans toutes les régions de la France.
- un système qui ne passe pas à l'échelle: la multiplication par 10 du nombre de clubs/adhérents va faire exploser ce système.
Avoir moins d'événements fédéraux dans le calendrier permettrait à des initiatives plus locales d'émerger. Pour se préparer à des championnats fédéraux, les clubs organiseraient des week-ends d'entraînements ou des petites compétitions entre elles pour préparer des championnats. Plusieurs initiatives s'organiseraient d'elles-mêmes, entre autres via des structures plus locales et décentralisées (des associations régionales et départementales par exemple) et moins extensives sur les transports.
Par exemple, on pourrait prendre le tram et organiser un match entre Bègles et Bordeaux. Le fait d'être divisé dans des divisions différentes et des calendriers saturés nous fait oublier qu'il y a des clubs tout prêts de chez nous dont on peut profiter.
Un Championnat de France outdoor sur 3 ou 4 jours
Un Championnat de France outdoor sur 3 ou 4 jours au printemps (un week-end de pont en mai par exemple) rassemblant les 16 meilleurs équipes de catégories mixte, féminines et masculines. Imaginez la fête! Imaginez le désir des clubs partout en France d'en faire partie! Imaginez l'effet sur la croissance sur les 10 prochaines années associées à ce choix! Pour moi, il n'y a pas de doute sur les multiples avantages de réorganiser la structure des Championnats de France en ce sens:
- favoriser la croissance du nombres d'adhérents, d'équipes et de clubs en France.
- réduire les déplacements au niveau national. En ayant un seul événement national outdoor dans l'année qui rassemble les meilleures équipes de toutes les régions du pays sera économique au niveau transport. Aussi, on pourra connaître longtemps à l'avance la date et le lieu afin de réserver à meilleur prix les transports et les hébergements.
- déléguer l'organisation des compétitions régionales permettant de se qualifier à la grande fête nationale aux associations (ligues) régionales.
- permettre à chaque club de réaliser son plein potentiel à chaque saison en terminant avec soit aucune défaite (et champion de France) ou soit avec une défaite (et des apprentissages, des regrets pour mieux préparer la saison prochaine).
Plus de flexibilité sur les alignements des équipes
À mon avis, il faut revoir les règles sur les licences fédérales. L'appartenance stricte d'un joueur à un club est mésadaptée pour un sport d'équipe comme l'ultimate. Une équipe d'ultimate (7 contre 7) est constitué grosso moddo de 14+2=16 joueurs. (Bien sûr, selon le niveau et la durée des matchs, ce nombre peut être appelé à diminuer ou augmenter.) Chaque saison, chaque club désire former une ou des équipes chacun de son côté. Quelle est la probabilité que tous les clubs à l'échelle du pays possèdent un multiple exact de 16 joueurs? Zéro! On a toujours des joueurs en trop ou plus souvent des joueurs en moins. Toujours! Bref, pourquoi ne pas permettre un peu de liberté pour faciliter la résolution de cette équation? Et laisser les joueurs aller jouer où ils veulent s'il vous plaît.
Par exemple, supposons que notre équipe des Aigles de Bègles U13 remporte le Championnat régional U13 indoor. Pourquoi ne pouvons pas inviter un joueur de l'équipe finaliste au niveau régional à se joindre à nous au Championnat national? Bien sûr, il faut limiter le nombre d'ajout. Mais, il pourrait être limité à un ajout de 1 ou 2 joueurs. Cela permettrait de faire vivre cette compétition nationale pas seulement aux joueurs d'un seul club de notre région. Cela aurait par la suite une incidence sur l'autre club par capillarité de la passion/motivation gagnée en vivant une telle expérience au niveau national. L'ajout de joueurs sur l'alignement d'une équipe qui se qualifie aux World Ultimate Club Championship est permis dans une limite que j'ai oubliée. Il n'est donc pas extra-terrestre d'appliquer de telles règles au niveau national/régional.
La possession des joueurs/joueuses via les licences
Plusieurs me disent que les contraintes associées aux licences fédérales sont là pour obliger les clubs à développer leur joueurs et éviter les équipes pick-up qui gagnent contre tout le monde dans les tournois, etc.
À mon avis, cet objectif n'est pas atteint, car que fait un très bon joueur qui joue dans un club faible? Il cherche à changer de club. Aussi, si vous perdez un match contre une équipe pick-up, remettez-vous en question, plutôt qu'imaginer des règles pour empêcher ce genre de défaites humiliantes, certes, mais normales.
Bref, posons-nous les questions suivantes:
- quels sont les avantages la possession des joueurs par les club via les licences fédérales ?
- quels sont les inconvénients?
- est-ce que les avantages surpassent les inconvénients?
À mon avis, les meilleures équipes sont celles qui s'entraînent régulièrement ensemble, pas les équipes pick-up. Bien sûr une équipe pick-up de très bons joueurs peut gagner plusieurs matchs, mais elle ne gagnera que rarement les championnats. C'est donc par la nature des choses qu'on a avantage à s'entraîner dans un club. Ce n'est pas quelque chose qui doit être forcé, car il finit par avoir plus d'inconvénients que d'avantages.
Formaliser l'ascension idéale d'un joueur/joueuse
Ici, on peut penser à deux situations. D'abord, la situation idéale d'une personne déjà sélectionnée en équipe de France U17. Dans ce cas-ci, le talent est déjà détectée et l'évolution de l'athlète sera déjà suivi par des professionnels de la fédération. On n'a pas trop à s'inquiéter normalement.
Pensons ici plutôt à la situation d'un joueur ou d'une joueuse dont le talent est détecté tardivement. Mais supposons qu'il n'est peut-être pas encore trop tard pour rejoindre les équipes nationales adulte. C'est peut-être une athlète qui a pratiqué d'autres sports de haut niveau pendant son adolescence par exemple, peut-être en athlétisme ou autre.
Ce joueur ou cette joueuse dans la jeune vingtaine aura besoin de quelques années pour prendre en expérience en ultimate. Imaginons que ce joueur/joueuse évolue dans une équipe assez uniforme (mais encadrée par des coachs d'expérience) où tous les joueurs et joueuses ont le même profil. Quelle progression veut-on offrir à cette équipe?
Ils vont connaître leur peek d'ici 3 à 5 ans. Veut-on les laisser jouer en division régionale et nationale 5, puis 4, puis 3, jusqu'à ce qu'ils déménagent tous et que leur peek soit derrière eux?
En ce moment, avec la structure actuelle (soyons réaliste), la solution idéale est de quitter le club initial et de se faire recruter par un club de division nationale 1 dès que possible.
Si c'est cela le meilleur cheminement pour les athlètes au sein de la fédération, alors formalisons-le sur papier. Si inversement, on pense que le meilleur pour un athlète est de rester dans son club, alors changeons le système pour que l'épanouissement du potentiel d'un joueur ou d'une joueuse puisse se faire au sein de son club.
Conclusion
Pour conclure, je désire souhaiter bonne chance à la nouvelle équipe en place. Je reste à disposition pour discuter.
Je suis conscient qu'il est beaucoup plus difficile de changer les choses que de critiquer. Je respecte donc l'équipe en place tout comme l'équipe précédente. Je suis certain que tout le monde fait de son mieux dans tout ça.
Certaines des positions que j'exprime ici sont peut-être choquantes, mais l'objectif est de participer au dialogue et chercher les meilleures solutions aux problèmes du quotidien de la fédération. Les solutions seront trouvées par la communauté avec la somme des idées de chacun.
Comment faire (et ne pas faire) un horaire pour un pool de 4 équipes
21 février 2024 | Mise à jour: 27 février 2024 | Catégories: ultimate | View CommentsTexte mis à jour le 27 février 2024
Dans ce texte, nous allons discuter des différentes manières de faire (et de ne pas faire) l'horaire d'un pool de 4 équipes dans un tournoi d'ultimate. Pour simplifier les choses, nous allons supposer que deux terrains sont disponibles pour faire jouer les 4 équipes en même temps et que tous les matchs du pool seront jouées sur une même journée. On suppose aussi qu'il existe un préclassement des équipes de 1 à 4 (1 étant la meilleure équipe, et 4 étant l'équipe présumée la plus faible).
Un peu de théorie
Tout d'abord, faisons un peu de théorie. Nous désirons respecter les trois Principes de base suivants:
- Principe no 1: Terminer avec les matchs les plus importants
- Principe no 2: Commencer avec les matchs les moins importants
- Principe no 3: Terminer avec le match le plus important
Pourquoi veut-on ces principes? Simplement parce que les équipes ne sont pas à leur meilleur potentiel en début de journée. Il est préférable de mesurer les équipes impliquées dans un match important le plus possible en fin de journée ou fin de pool.
Les matchs les plus importants sont les matchs entre des équipes préclassées proches une de l'autre (1 v 2, 2 v 3, 3 v 4). Les matchs les moins importants sont les matchs entre équipes préclassées loin une de l'autre (1 v 3, 2 v 4, 1 v 4).
Aussi, on dira que le match le plus important du pool sera celui qui fait intervenir la dernière équipe à être sélectionnée pour l'étape suivante et la meilleure équipe qui se fait éliminer du championnat. Par exemple, si seules les deux meilleures équipes passent en quart-de-finale (comme en Coupe du monde de football), alors le match le plus important du pool est le match 2 v 3. Si seule la meilleure équipe du pool est sélectionnée pour l'étape suivante, alors le match le plus important est le match 1 v 2. Si seule la dernière équipe est éliminée du championnat après le pool (comme pendant les Championnats canadiens d'ulimate), alors le match 3 v 4 est le match le plus important du pool.
Attention avant de vouloir adapter les principes discuté ici pour des pools plus grands impliquant 6 équipes et plus où les matchs seront répartis sur plus d'une journée. La question se pose alors de savoir si la priorité est de faire jouer les matchs les plus importants à la fin du pool ou à la fin de la première journée. Cela est un autre sujet: continuons plutôt de considérer le cas d'un pool de 4 équipes.
Option 1
La première option à laquelle on peut penser est de faire jouer les équipes dans l'ordre suivant. On se met dans la peau de la meilleure équipe, et on veut la faire jouer contre des équipes de plus en plus forte au fur et à mesure que la journée avance:
Ronde | Terrain 1 | Terrain 2 |
---|---|---|
Ronde 1 | 1 v 4 | 2 v 3 |
Ronde 2 | 1 v 3 | 2 v 4 |
Ronde 3 | 1 v 2 | 3 v 4 |
Sans savoir quel est le match le plus important, on peut déjà dire que c'est déjà un très mauvais choix de format pour deux raisons:
- (Principe no 1 non respecté) Le match 2 v 3 est un match important et ne devrait pas être joué pour commencer le pool.
- (Principe no 2 non respecté) Les matchs 1 v 3 et 2 v 4 sont moins importants et devraient être joués en début de pool.
C'est ce format que la FFFD a choisi comme format de tournoi pour les pools de 4 équipes pour les Championnat de France Beach Mixte N1 N2 et N3 du 23-24 septembre 2023. Le format de la FFFD est fait de 4 pools de 4 équipes et seuls les top 2 de chaque pool sont qualifiées pour l'étape suivante (quart-de-finales). Cela signifie que le match le plus important est le match 2 v 3, qui devrait donc être joué à la fin du pool (Principe no 3 non respecté). Or, c'est le match qui est joué en premier le samedi matin. Bref, ce n'est pas idéal, car le format décide avec haute probabilité qui va jouer dans le top 8 au tout premier match du samedi matin alors que les équipes ne sont pas à leur plein potentiel.
Option 2
L'option classique d'un pool de 4 équipes est le format suivant:
Ronde | Terrain 1 | Terrain 2 |
---|---|---|
Ronde 1 | 1 v 3 | 2 v 4 |
Ronde 2 | 1 v 4 | 2 v 3 |
Ronde 3 | 1 v 2 | 3 v 4 |
On a que
- Le Principe 2 est respecté, car on commence avec les matchs les moins importants.
- Le Principe 1 est respecté, car on termine avec les matchs les plus importants (2 v 3, puis 1 v 2 et 3 v 4).
- Le Principe 3 est respecté si le match le plus important est le match 1 v 2 ou 3 v 4.
C'est le format de base recommandé par USA Ultimate pour 4 équipes dans le manuel des formats de tournois d'ultimate qui existe depuis 1993.
Observons que l'option 2 est compatible avec l'existence d'une 4e ronde de matchs de croisement après la phase de pools et avant la phase à élimination directe. Il s'agit de croiser les équipes terminant en 2e et 3e position dans les pools distincts. Par exemple, avec quatre pools A-B-C-D, les matchs de croisement (aussi appelés pré-quarts dans ce cas-ci) sont A2 v D3, A3 v D2, B2 v C3, B3 v C2 dont les gagnants se retrouvent en quart-de-finales contre les gagnants des pools.
Les matchs de croisement permettent de gérer la situation où on a trois équipes fortes qui se retrouvent dans le même pool. Le match de croisement permet à une équipe qui termine 3e d'un pool de tenter de gagner contre une équipe qui a terminé 2e dans un autre pool pour se qualifier pour l'étape suivante.
Avec des matchs de croisement 2e v 3e, seule la 4e équipe est éliminée à la fin des matchs de pool. Le match 3 v 4 du pool est donc le match le plus important. Cette situation est donc compatible avec l'option 2 (Principe no 3 respecté).
Option 3
Lorsque seules 2 équipes sur 4 sont qualifiées pour l'étape suivante, alors le match 2 v 3 devient le match le plus important du pool. En ce sens, l'option 2 ci-haut ne respecte pas le Principe no 3, car le match 2 v 3 est joué en deuxième ronde.
Dans ce cas, il est préférable de procéder ainsi:
Ronde | Terrain 1 | Terrain 2 |
---|---|---|
Ronde 1 | 1 v 3 | 2 v 4 |
Ronde 2 | 1 v 2 | 3 v 4 |
Ronde 3 | 1 v 4 | 2 v 3 |
On a que:
- Le Principe 2 est respecté, car on commence avec les matchs les moins importants.
- Le Principe 1 est quasiment respecté, car on termine avec les matchs les plus importants (1 v 2 et 3 v 4 puis 2 v 3).
- Le Principe 3 est respecté, car on termine avec le match le plus important (2 v 3).
C'est ce format que la FIFA choisit lors de la Coupe du monde pour les pools de 4 équipes où le match 2 v 3 est le match le plus important du pool. Voici une copie écran de la page Wikipédia sur la Coupe du monde de football 2026:

Option 4
Il existe une 4e option proposée dans le manuel de USA Ultimate qui mérite d'être mentionnée:
Ronde | Terrain 1 | Terrain 2 |
---|---|---|
Ronde 1 | 1 v 3 | 2 v 4 |
Ronde 2 | gagnant v perdant | gagnant v perdant |
Ronde 3 | match restant | match restant du tournoi à la ronde |
Lorsque le préclassement est incertain, ce format augmente les chances que les équipes invaincues se rencontrent en troisième ronde. Si le préclassement est respecté dans les matchs, alors l'option 4 est équivalente à l'option 2.
Conclusion
Si vous organisez un tournoi, merci de ne pas réinventer la roue. Les formats de tournois ont été beaucoup étudiés dans le passé (USA Ultimate, FIFA, etc.). Merci de consulter par exemple le manuel des formats des tournois de USA Ultimate ou ce qui se passe dans les autres fédérations et à l'international.
Pour ce qui est de l'horaire des pools de 4 équipes, voici mes recommandations
- si une ou trois équipes du pool sont qualifiées pour l'étape suivante, alors je recommande d'utiliser l'option 2: le format classique recommandé dans le manuel des formats de tournoi de USA Ultimate.
- si deux équipes du pool sont qualifiées pour l'étape suivante, alors je recommande d'utiliser l'option 3: le format des pools de la Coupe du monde de football de la FIFA.
- dans tous les cas, je recommande de proscrire l'option 1.
Un format de tournoi d'ultimate à 7 équipes sur 4 jours dont une seule est qualifiée
28 mars 2023 | Catégories: ultimate | View CommentsDans ce message, je suggère un format de tournoi pour 7 équipes permettant de qualifier une équipe pour l'étape suivante (compétitions nationales par exemple). En bref, la solution suggérée est:
- Faire tournoi à la ronde sur trois jours (2 matchs par jour par équipe)
- Le quatrième jour, les équipes classées #5, #6 et #7 sont éliminées et font un tournoi à la ronde entre elles (donc deux matchs chacune).
- Le quatrième jour, on a les demie-finales #1 vs #4 et #2 vs #3 ainsi que les finales et petite finale.
Plus précisément, voici les détails jour par jour.
Jour 1
Le jour 1, il y a surtout des matchs le top 4 entre eux, et le 5-6-7 entre eux:
Ronde | Terrain 1 | Terrain 2 |
---|---|---|
Ronde 1 | 5 v 6 | 2 v 7 |
Ronde 2 | 3 v 4 | |
Ronde 3 | 5 v 7 | 1 v 2 |
Ronde 4 | 1 v 4 | 3 v 6 |
Note: le match 1v2 peut être devancé de 30 minutes pour laisser plus de temps entre les deux matchs de l'équipe 1.
Jour 2
Le jour 2, il y a des matchs importants pour séparer le top 4 du 5-6-7:
Ronde | Terrain 1 | Terrain 2 |
---|---|---|
Ronde 5 | 2 v 6 | 3 v 7 |
Ronde 6 | 1 v 5 | |
Ronde 7 | 2 v 3 | 4 v 6 |
Ronde 8 | 1 v 7 | 4 v 5 |
Note: le match 4 v 6 peut être devancé de 30 minutes pour laisser plus de temps entre les deux matchs de l'équipe 4.
Jour 3
Le jour 3, il y a surtout des matchs moins importants entre équipes éloignées dans le préclassement:
Ronde | Terrain 1 | Terrain 2 | Terrain 3 |
---|---|---|---|
Ronde 9 | 6 v 7 | ||
Ronde 10 | 1 v 3 | 2 v 5 | 4 v 7 |
Ronde 11 | 1 v 6 | 2 v 4 | 3 v 5 |
Ronde | Terrain 1 | Terrain 2 |
---|---|---|
Ronde 9 | 1 v 3 | 6 v 7 |
Ronde 10 | 2 v 5 | |
Ronde 11 | 1 v 6 | 4 v 7 |
Ronde 12 | 2 v 4 | 3 v 5 |
Note: le match 4 v 7 peut être devancé de 30 minutes pour laisser plus de temps entre les deux matchs de l'équipe 4.
Jour 4
- Le jour 4, on fait:
- Tournoi à la ronde entre les équipes #5, #6, #7
- Demi finales: #1 vs #4 et #2 vs #3
- Petite finale
- Finale
Je me suis demandé si à la fin du troisième jour, on fait jouer des pré-demis: #6 vs #3 et #5 vs #4, mais ce n'est pas ce qui est recommandé dans le manuel de USAU Ultimate pour un format à 7 équipes dont une seule est qualifiée pour la montée. En effet, cela donne moins d'importance à bien jouer dans le tournoi à la ronde, et donne moins d'importance aux deux premiers jours. Comme une seule équipe est qualifiée, c'est normal je pense d'en éliminer 3 après le tournoi à la ronde.
Are losers more spirited in ultimate? a data analysis based on 1500 games played during WMUCC, WUCC and CUC 2022
17 octobre 2022 | Mise à jour: 24 octobre 2022 | Catégories: python, ultimate | View CommentsUPDATE (Oct 24, 2022), thanks to comments from reddit: fixed the way standard deviation is presented to avoid misinterpretation, removed the sin(-x) graphics.
When I started to play ultimate in September 2002 in Sherbrooke, the local team Stakatak was just coming back their very first (or maybe second?) participation at the Canadian Ultimate Championship, in the mixed division. I remember they lost all of their nine games and finished 16th out of 16 teams. But they came back in Sherbrooke with the "Spirit of the Game" award which we were very proud of.
What I want to discuss here is not whether the team that lose all its games and wins the Spirit of the Game deserves it or not. The question I want to consider in this blog post is about the evaluation of the spirit of the game in a typical ultimate frisbee game: are we biased by the end result of the game (win vs lose) when we evaluate the opponent's spirit of the game? In particular:
- do we give more spirit points to the opponent team when the opponent has lost against us?
- do we give less spirit points to the opponent team when the opponent has won against us?
The Spirit of the Game
As not everyone reading this post ever played an ultimate frisbee game, let me recall what is the spirit of the game and how it is evaluated nowadays in a tournament. As Ultimate (frisbee) is a self-officiated team sport, the spirit of the game is important. Every team thinks they have a good spirit but not every opponent agree. There are ways for teams to help (or force) them improve their spirit of the game, the most important one being the end of game discussion during which the two teams discuss the game and if necessary any issues that happenned during the game. Another is the evaluation of the spirit of the game by the opponent team, which is made by evaluating 5 subjects:
- Rules Knowledge and Use (4 points)
- Fouls and Body Contact (4 points)
- Fair-Mindedness (4 points)
- Positive Attitude and Self-Control (4 points)
- Communication (4 points)
In Ultimate tournaments, the spirit scores of each team is public and allows to evaluate and rank each team. When a team is low ranked, it shows without ambiguity that the community thinks this team needs to improve because it was badly evaluated by more than one team. This peer-pressure contributes to make teams improve themselve. The ranking is also used to elect a most spirited team which is often given a "Spirit of the game" trophee at the end of the tournament.
Three tournaments considered for the data analysis
For the data analysis, we consider the following three tournaments that were held during Summer 2022:
- World Masters Ultimate Club Championships (WMUCC) 2022, Limerick, Ireland, June 25th to July 2nd 2022
- World Ultimate Club Championships (WUCC) 2022, Cincinnati Ohio, USA, July 23-30, 2022
- Canadian Ultimate Championships (CUC) 2022, Brampton, Ontario, August 18-21, 2022
These tournaments all use the Ultiorganizer website which allows to parse the results with the same Python script which I have made public.
In total, 1540 games were played in these 3 tournaments. Unfortunately, the score or the spirit score was not completed or is not available for all games. Maybe because teams forgot to provide the spirit scores or maybe the game was not played at all. We were able to access all needed data including final score and spirit scores for 1448 of the games (94 %). Since the spirit of both teams gets evaluated during a game, this means 1448 x 2 = 2896 evaluations of a team spirit.
Tournament | Number of games | Number of games with complete data |
---|---|---|
WMUCC 2022 | 589 | 548 (93 %) |
WUCC 2022 | 652 | 628 (96 %) |
CUC 2022 | 299 | 272 (91 %) |
Total | 1540 | 1448 (94 %) |
Average Spirit Points
The average spirit points received by a team is shown in the table below for each of the three considered tournaments.
Tournament | mean | std |
---|---|---|
WMUCC 2022 | 11.307 | 1.830 |
WUCC 2022 | 10.561 | 1.685 |
CUC2022 | 10.821 | 2.009 |
Spirit points are on average slightly above 10. Also, at WMUCC, the spirit points were higher in general, slightly above 11. We may interpret this as the fact that older master players playing for a long time were happy to play again at the international level after the pandemia and meet old friends which contributed to have nice spirited games in Limerick (why did not I try to go at Limerick again? I miss my old friends from Epoq or Nsom or Quarantine!).
Average Spirit Points for losers/winners
Now let's compare the average spirit points given to the loser of a game vs to the winner of a game. In the three considered tournaments, on average it turns out that the loser of the game always gets more spirit points. See the results in the following table.
Tournament | When winning (mean; std) | When losing (mean; std) |
---|---|---|
WMUCC 2022 | 10.904; 1.756 | 11.709; 1.815 |
WUCC 2022 | 10.323; 1.707 | 10.800; 1.630 |
CUC2022 | 10.566; 2.101 | 11.076; 1.882 |
We visualize below the distribution of spirit scores at WMUCC 2022 for losers vs winners with the following box plot graphics made with matplotlib through the pandas library. Small circle indicate what is called flier points. As mentionned in the matplotlib boxplot documentation, "flier points are those past the end of the whiskers".

Are losers more spirited in ultimate?
We can now answer the question asked in the title of this blog post and the answer is yes: the data says that losers are more spirited in Ultimate.
Or, alternatively, we can assume the hypothesis that losers and winners are equally spirited. This assumption implies that players must be biased by the end result of the game when evaluating the opponent's spirit of the game.
Lose-win Bias
It is natural to define the lose-win bias as the difference between the average spirit points obtained by the losing team and the winning team. In other words, how much more spirited are losers than winners? The results is in the following table.
Tournament | lose-win bias |
---|---|
WMUCC 2022 | 0.8043 |
WUCC 2022 | 0.4768 |
CUC2022 | 0.5101 |
At WUCC 2022 and CUC 2022, the losing team gets approximatively 0.5 more spirit points than the winning team. During WMUCC 2022, the losing team was obtaining 0.8 more spirit points than the winning team.
Interpretation
How can we interpret these results? Are losers really more spirited or can we accept that we are biased? Is there any other way to interpret the above results?
My interpretation is that we are biased by the end result which means winners and losers will say something like this (if I allow myself to caricature in a provocative way):
"Dear opponent, thanks for losing, we will give you one more spirit point for not making more effort."
"Dear opponent, thanks for the game, you won against us, but your communication was not so good, we give you one point less than we would have usually gave if you would have accepted to lose the game."
Of course I am volontarily exagerating and being a little provocative here to make us think about our own biases. We would never say sentences like this, but, basicaly, I think we might be actually doing this sometimes in a more disguised way.
I think that it is necessary that every ultimate frisbee player know about the existence of this lose-win bias in order to become more objective when evaluating the spirit of the game of the opponent.
Spirit score per score differential
I suggest now to go a bit further in the data analysis. Instead of splitting the spirit points according to the two win or lose cases, we can study the spirit points according to the score differential. This should allow us to answer interesting questions such as:
- Is winning by 1 point the worse thing to do to get a good spirit?
- By how many points should a team win to expect the most spirit points?
- By how many points should a team win to leverage the spirit bias?
Below is a graphics which shows the average spirit point obtained by a team according to the point differential during the three considered tournaments:

We observe that spirit scores were in general higher at WMUCC 2022. Also, we can see that each curve reach its minimum around +1 or +2, which means you want to win by more than one or two points if you want to win and maximize your spirit points.
Bias per score differential
In what follows, we will discuss the bias per score differential. Here is the graphics summarizing the average lose-win bias according to the end of game point differential (one broken line per tournament):

Let's first try to explain the above graphics. The x-axis shows by how much you won the game: +2 means you won the game by 2, and -5 means you lost the game by 5. The graphics shows for each score difference, the average difference between your team spirit score and the opponent spirit score for each of the three tournaments. Take for example the case when your team win by 2, the graphics shows that on average in all of the three tournaments, the spirit score you get is 1 less than the losing team.
Some similarities appear in the three tournaments. On the right part of the graphics, for positive values on the x-axis, the graphic lines are below zero whereas for negative values on the x-axis, the graphic lines are above zero. This essentially means that losers have on average a better spirit evaluation than winners.
One could have expected that winning by one point is worse than winning by two points, because it is in this kind of game that a single action where a travel or fault is called that may affect the outcome of the game, thus affecting the spirit results. But the data shows that winning by 2 is worse than winning by 1 in terms of spirit bias. A possible interpretation goes as follows. When you lose on the universe point, you show to everyone that you were very close to win which is a honorific way of losing. On the other hand, losing by 2 does not allow you to pretend you were close enough to win the game. This may explain why the spirit bias is higher for game finishing by a difference of 2 points compared to 1 point.
Another pattern which is common in each of the three lines is that a local minimum for the lose-win bias is reached when winning by 2. It seems that winning by a higher margin (3, 4, 5 or 6 points) makes the lose-win bias globally closer to zero.
My personnal interpretation is as follows. Winning by 1 or 2 points is not good for your spirit points, because you basically allow your opponent to think that they could have won the game (which may make them biased when evaluating your spirit points). Winning by 5 or 6 points seems to neutralize the win-lose bias. This is enough a point difference which establishes a hierarchy and makes the opponent accept their lost, but not too much that part of the game become meaningless which may impact the fun of both team to play the game.
When the score difference increases, what happens is more chaotic, so I don't know if we can make any safe interpretations, but it seems winning by 7, 8 or 9 is not good for your spirit. And then, winning by exactly 10 points seems also to neutralize the bias. There are fewer games finishing by a difference of more than 10 points, so I will not discuss their statistics here.
Conclusion
To conclude, I would like to recall the real objective of this blog post which is to make the ultimate frisbee players acknowledge the existence of biases when evaluating the opponent's spirit of game, one bias being related to the score result outcome. Once this is acknowledged, the next step is to search for ways to leverage the bias. This task belongs to each and every ultimate frisbee players.
Code and data
I made my code public allows to reproduce the computations and graphics. Everything is in this gitlab repository:
https://gitlab.com/seblabbe/spirit-bias-in-ultimate
The code is written in Python. Data is downloaded with urllib library and stored as csv files. Parsing of Ultiorganizer websites is done in a Python script ultiorganizer_parser.py that I wrote. Analysis of the csv files is done with pandas library with Jupyter notebooks. Graphics are made with matplotlib.
What makes Montréal, Québec and Canada exceptional in terms of ultimate frisbee
26 août 2017 | Mise à jour: 10 septembre 2017 | Catégories: ultimate | View CommentsAs the 2017 American Ultimate Disc League (AUDL) Championship starts in Montreal today, I thought it would be a nice timing to show an aspect that makes Montreal (and more generally Quebec and Canada) so exceptional concerning Ultimate Frisbee.
Remark: all of the data and computations made for this post are available as a Jupyter Notebook in a github repository.
1. The density of population playing ultimate in the Country
The World Health Organization website has a lot of data on the density of physicians (counted as total number per 1000 population). Some coutry have a lot of physicians: as of today, Cuba has 7.519 physicians for each 1000 population while Canada has 2.477, USA has 2.554 and France has 3.227 physicians for each 1000 population. Some other country have a few like Mali that I visited in 2006 which has only 0.085 physicias per 1000 population.
I propose now to do the same for Ultimate Frisbee players as WHO does for physicians. For this we may use the data that was made public by the WFDF in 2014 before deciding how many bids where given to each country to compete in the World Club Ultimate Championships that took place in 2014 in Lecco. And we may get the population by country in 2014 from the World Bank website.
Lot of countries have very few ultimate players. For example, there are only 13 countries having at least 1000 players: United States, Canada, Australia, Germany, Japan, United Kingdom, France, Austria, Colombia, Norway, Netherlands, Philippines, Belgium. And only 22 countries having at least 500 players.
Above all, it is the density of people playing ultimate that makes Canada so exceptional. The next graphics including countries with at least 500 players declared to WFDF in 2014 says it all:
For every 1000 population, there is a ultimate player. Since everybody knows something like 1000 people. This means that in Canada everybody knows someone which plays ultimate. This makes a big difference in the country in terms of recognition. People do not ask if you play with a dog on the beach anymore in Canada when you say you play ultimate. They know this sport! In comparison, in France there is 1 ultimate player for each 24664 population. You got to be lucky to know one.
So many people play ultimate in Canada that there are almost as many players as in the United States:
The above graphics explains something more: it is much much more difficult to represent your country at WFDF competitions when you come from USA or Canada.
Note that these computations were done based on the number of active ultimate frisbee players declared to WFDF. It is possible that some countries do not declare all of them for some reasons. For example, USA Ultimate declares to WFDF only its own members which are in general people taking part in USA Ultimate competitions.
2. Women play ultimate in Canada
Canada is among the most egalitarian countries in terms of women playing ultimate. For each 7 ultimate players on the line in Canada, 2.800 are female. Among countries with at least 500 declared active players in 2014, only Philippines (2.996) and New Zealand (2.827) are more egalitarian.
In other countries, like France where only 1.771 female play ultimate for each 7 players, it is just impossible to get your club to play in the mixed division. This is also why we find much more women playing in the open division in Europe than in America up to a certain level of play.
The density of women playing ultimate in Canada is just exceptional:
In absolute value, this makes Canada the second country with the most female active players in 2014, just behind USA, with a lot of advance over the next countries:
3. The density of population playing ultimate in Quebec regions
In 2017, according to this page of the Quebec Ultimate Federation there are 6908 registered ultimate player in Quebec province of Canada. With 8.18 millions of population, this makes a density of 0.844 ultimate player in Quebec province for every 1000 of population.
Most of the people playing ultimate are in the big cities (Montréal and Québec city). There are 3454 active ultimate frisbee players in Montreal. If Montreal was a country, it would be ranked 7th for the total number of active player in the 2014 list of WFDF just behind Germany (3632), Japan (3621) and United Kingdom (3621).
Note that in the above graphic, Capitale-Nationale is the name of the region of Quebec city and Estrie is the name of the region of Sherbrooke city. Should I recall that Quebec city is hosting every year the Mars Attaque tournament which is without doubt the largest indoor ultimate tournament in the world with 120 teams gathering more than 1000 players (see this video of the most recent edition). Also team ONYX which finished 2nd in the mixed division during the Prague 2010 World Club Ultimate Championships was from Quebec city.
This gives even bigger densities if we look at densities per region. In the Montreal administrative region, there are 1.727 ultimate frisbee players for each 1000 population. Two other regions are above 2.000 including the region of Quebec city.
The data for the population in each Quebec region was taken from the associated wikipedia page about Quebec administrative regions.
Note that there is a difficulty in counting the density for regions that are near a big city (Longueil and Laval are near of Montreal, Chaudière-Appalaches is a region south of Quebec city, and Outaouais is the Quebec region that is near to Ottawa). The low density in these regions might be explained by the fact that people drive to the big city to play ultimate.
4. The density of population playing ultimate in Canada provinces
There are a lot of ultimate frisbee players in Ontario (including Ottawa and Toronto cities) and in British Columbia. Here is the number of ultimate frisbee players per provinces in each of the years 2014, 2015 and 2016 according to the 2016 Ultimate Canada Annual Report that was given to me by Danny Saunders (executive director of Ultimate Canada). I do not know if this annual report can be found online.
Using data on the population by Canada provinces and territories found on this wikipedia page, we can compute the density of ultimate frisbee players in each province. We discover that, if there is a high density of ultimate frisbee players in Quebec, it is even higher in the other provinces.
The province of Manitoba is the province with the highest rate with more than 3.5 players per 1000 population.
The density of population playing ultimate in some other cities
Below I am adding a graphic on the density of people playing ultimate in some cities I know. Cities in Quebec are much more dense in ultimate frisbee players than cities in Europe amongst this short list.
More to do
I am missing data to do more of those graphics. How many frisbee players are there in every states of the USA? in every province of Canada? in every city of the world? how many female? If you can help me gather this data, do not hesitate to contact me or add a comment below.
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