À propos de la profondeur des zones de buts dans le CQU4

À propos de la profondeur des zones de buts dans le CQU4

02 mars 2015 | Catégories: ultimate | View Comments

Les Règlements du jeu de l’ultimate 4 contre 4 adoptés pour la première fois en 2007 et dont la dernière version a été adoptée en 2012 indiquent que la profondeur de la zone de buts pour l'ultimate 4 contre 4 au Québec est de 3 mètres. La version de 2007 indiquait 2.5 mètres et suite aux procédures de reconnaissance de la Fédération québécoise d'ultimate par le Ministère en 2011, on était passé à 3 mètres.

Trois mètres, c'est petit, mais remarquons que c'est plus que la grandeur de n'importe quel être humain. En théorie, cela signifie notamment que personne (pas même Kevin Groulx) ne peut toucher simultanément à la ligne de fond avec ses pieds et à la ligne de buts avec ses mains. En théorie, 3 mètres, c'est la hauteur d'un éléphant. Mais la réalité ne correspond pas toujours à la théorie...

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En réalité, les zones de buts dans le CQU4 et dans les ligues québécoises de 4 contre 4 sont très souvent trop peu profondes et parfois même moins que 2 mètres. On peut se demander pourquoi est-ce qu'on place toujours les cônes à la mauvaise distance? Mais, ce n'est pas la question que je vais considérer dans ce message. Je vais plutôt m'intéresser à la question suivante:

Pourquoi faudrait-il placer les cônes à une distance de 3 mètres?

J'y vois deux raisons.

Raison 1 (pour l'offensive). Lorsque la zone a une profondeur de 2 mètres seulement, elle est essentiellement unidimensionnelle (gauche-droite), car un défenseur placé dans un coin de la zone bloque toute la profondeur de la zone. Les tracés sont donc unidimensionnels: un traceur va attaquer un coin puis se diriger vers l'autre coin. Lorsque la zone a une profondeur de 3 mètres, un défenseur ne peut plus bloquer toute la profondeur de la zone. Le défenseur doit faire un choix. Protéger le "fond" ou protéger le "proche". Cela offre une nouvelle dimension aux tracés possibles de l'attaquant. Cela offre une nouvelle dimension aux feintes que le lanceur peut faire. Bref, cela permet de développer chez les joueurs et joueuses du Québec une attaque deux-dimensionnelle de la zone des buts ce qui peut être très utile l'été venu lorsqu'on joue à 7 contre 7 avec des zones de buts qui comporte aussi cette deuxième dimension de profondeur.

Raison 2 (pour la défensive). Depuis plusieurs années, on joue avec des zones d'environ 2 mètres de profondeur. En tant que défenseur ayant joué beaucoup dans le CQU4, j'ai développé des aptitudes pour marquer un traceur attaquant la zone des buts. Je connais les tracés typiques, je sais ce que je dois protéger, ce que je peux laisser et à quelle distance et où je dois me placer en tout temps pour bien protéger la zone de buts de 2 mètres de profond. Toutefois, toutes ces aptitudes sont encore une fois unidimensionnelles. En jouant dans le CQU4 ces dernières années, je n'ai pas développé la deuxième dimension de mon positionnement défensif en tenant compte de la profondeur de la zone de buts, car la zone des buts n'était toujours profonde que de 2 mètres. Je crois qu'il faudrait placer les cônes à 3 mètres pour développer chez les joueurs et joueuses du Québec une défensive deux-dimensionnelle qui connaîtrait les tracés typiques utilisant la profondeur de la zone des buts. Je pense que ces aptitudes ainsi développées seraient très utiles l'été venu dans le contexte de la défense d'une zone des buts qui admet clairement un aspect deux-dimensionnel.

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